February 02, 2011

Et si y'avait rien de dramatique?

Je me demande souvent ce que seraient les films si on en retirait leur drame puis à leurs vedettes, leur importance... que serait un film si la vedette était une madame tout le monde... que serait un thriller si on en retirait la peur et qu'on y mettait de la confiance à la place... que serait une comédie si on y remplaçait le rire par l'accueil... un roman-savon sans son émoustillant... et une fin banale? 
Que seraient nos relations amoureuses si on en retirait la séduction, la jalousie, la vengeance, la comparaison, les attentes, les non-dits, les devinettes, la fuite, les rêveries...?  Et nos amitiés si on leur enlevait l'évitement, les commérages, les jugements, les rejets, les trahisons, les appartenances...?
Et moi, que serait donc ma vie si tout était vécu dans le détâchement, le discernement, le calme et la confiance, un moment présent à la file de l'autre?
Mmm... ma réponse spontanément est de dire que ce serait probablement bin bin plate... mais à bien y penser, toutes ces dramatisations m'ont coûté en quarante-trois années plus cher que les plaisirs qu'elles m'ont apportés! 
S'il est vrai qu'une personne sans vécu n'a pas d'histoire... une personne qui a vaincu donne de l'espoir.  Je pense à Gandhi, Toussaint LouvertureMère Teresa, Martin Luther King Jr., Malcom X, Sidney Poitiers, Stephen Bico, Mandela et tant d'autres... tous ont vécu une histoire dramatique;  et pourtant ce qui les diffère de la masse est qu'ils n'ont pas succombé au drame de leur condition pourtant bien réel et ont pu plutôt investir cette énergie récupérée dans des actions qui ont changé la grande Histoire des Hommes.
En pensant à leur courage d'assumer leur vie 
à chaque instant, à chaque défi, chaque injustice, devant chaque refus et barrière, je constate alors mon propre egocentrisme.  Je suis forcée de me questionner sur la réalité de mon "drame" qui se dégonfle aussitôt que je m'attarde sur mes "chances", mes dividendes, mes bénédictions, mes talents, mes acquis... .  
Il est clair que si je désire plus de calme et de paix intérieure dans ma vie (n'ayant plus le stamina pour produire et jouer dans mon propre roman-savon), je dois trouver une façon de quasi-banaliser ma vie. 
Je réalise profondément que ma grande déficience est mon manque de reconnaissance pour ce que j'ai, ce que je suis devenue, ceux qui m'y ont conduite et les ressources dont j'ai pu profiter... car il est tellement vrai qu'il y a toujours pire que soi.



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